نام پژوهشگر: مریم فرخنده

شرق؟ واقعیت یا خیال در داستانهای شرقی اثر مارگریت یورسونار
پایان نامه دانشگاه آزاد اسلامی - دانشگاه آزاد اسلامی واحد تهران مرکزی - پژوهشکده زبان و گویش 1391
  مریم فرخنده   لیلا غفوری غروی

marguerite yourcenar, née marguerite antoinette jeanne marie ghislaine cleenewerck de crayencour le 8 juin 1903 à bruxelles et morte le 17 décembre 1987 à bangore, dans letat du maine (etats-unis), est une écrivaine française, naturalisée américaine, auteur de romans et de nouvelles « humanistes », ainsi que de récits autobiographiques. elle fut aussi poète, traductrice, essayiste et critique. yourcenar est un écrivain prolifique : ses textes rassemblés à la pléiade forment deux volumes qui comptent au total plus de 3000 pages. elle s’est illustrée dans la plupart des genres : poèmes, pièces de théâtre, essais, romans (mémoire d’hadrien, l’oeuvre au noir), autobiographie (labyrinthe du monde : souvenirs pieux, archives de nord, quoi ? l’eternité) et nouvelles (nouvelles orientales, la mort conduit l’attelage, comme l’eau qui coule). marguerite yourcenar a été attirée assez jeune par l’orient. elle est âgée d’une vingtaine d’années seulement lorsqu’elle découvre pour la première fois des traductions de textes de l’inde et de l’extrême-orient. impressionnée et inspirée, elle écrit alors « kâli décapitée», qui paraît en 1928, « mince produit de ce premier contact¹ » avec l’asie selon ses propres dires. a partir de ce moment-là, l’intérêt de yourcenar pour l’orient, ses écrivains, ses mythes, ses systèmes de pensée et de valeurs ne s’éteindra plus jamais. 1.voir fort pierre-louis, comment wang-fô fut sauvé-dossiers et notes, gallimard- « folioplus », 2007, p.83. l’auteure écrit des essais sur des thèmes liés à l’orient. en 1955, par exemple, elle publie sur quelques thèmes érotiques et mystiques de la gita-govinda et en 1981 elle rédige mishima ou la vision du vide, « fruit de quelques années de lecture de l’œuvre du grand écrivain japonais et de la littérature japonaise en général¹ ». marguerite yourcenar va même jusqu’à s’atteler à la traduction des cinq nô modernes de mishima avec jun shiragi (publiés en 1984). mais, plus que ces réalisations ponctuelles, c’est en fait toute l’œuvre de marguerite yourcenar qui est inspirée par la pensée orientale. des romans historiques aux mémoires autobiographiques, lœuvre de yourcenar sinscrit en marge du courant engagé de son époque et se caractérise dabord par sa langue, au style épuré et classique, et aussi par son esthétisme et le désir daffirmer la finalité de la littérature : la narration. inspirée par la sagesse orientale, et surtout par la philosophie gréco-latine, la pensée de lécrivain ne sest jamais éloignée de lhumanisme de la renaissance. les nouvelles orientales contiennent des sujets anecdotiques ou légendaires, pris à la grèce contemporaine ou byzantine, aux balkans et ça et là à l’asie. ces histoires se situent dans trois espaces : l’extrême orient, le moyen orient et l’europe. elles ont été écrites entre 1928 et 1978, ont été publiées pour la première fois en 1938 (avant : elles étaient publiées dans des revues). elles ont été rééditées trois fois : 1. voir fort pierre-louis, op.cit., p.83. en 1963, en 1975 et en 1978. le recueil rassemble dix nouvelles. publiées dabord séparément, les dix nouvelles ont été retravaillées pour constituer un recueil. ladjectif « orientales » se justifie par le fait que lauteur sest inspiré des fonds culturels méditerranéens ou extrême-orientaux. le recueil paraît chez gallimard en 1938 ; marguerite yourcenar fait quelques corrections au moment de la réédition du recueil en 1963. l’orient de yourcenar commence en grèce et aux balkans : la raison est ses nombreux voyages et son séjour en grèce et aux balkans (de nombreux voyages et des séjours en grèce de 1943 à 1938). elle s’y lie avec andreas emburikos (avec qui elle voyagera de 1933 à 1936). orientales, toutes les créatures de marguerite yourcenar le sont à leur manière, subtilement. avec ces nouvelles, écrites au cours des dix années qui ont précédé la guerre, marguerite yourcenar avoue clairement sa tentation de refléter l’orient dans le décor, dans le style et dans l’esprit des textes. de la chine à la grèce, des balkans au japon, ces contes accompagnent le voyageur comme une seule musique venue d’ailleurs. légendes saisies en vol, fables ou apologues, ces nouvelles orientales occupent une place précieuse dans l’œuvre de marguerite yourcenar, comme une chapelle dans un vaste palais. le réel s’y fait changeant, le rêve et le mythe y parlent un langage chaque fois nouveau, et si le désir y brûle souvent d’une ardeur brutale, presque inattendue, c’est peut-être qu’il trouve dans l’admirable économie de ces brefs récits, le contraste idéal et nécessaire à un flamboiement soudain. dans l’alternance des textes qui se répondent comme un écho, on retrouve bien l’écriture de marguerite yourcenar. laissant place aux rêves, aux mythes et aux légendes, elle trace le portrait de l’orient avec une plume élégante et poétique. un espace littéraire favorable à l’imagination se déploie dans le vaste orient de marguerite yourcenar. c’est la raison pour laquelle, cette œuvre attire notre attention. par conséquent, dans la première partie de notre futur travail, nous nous intéresserons à cette passion ardente de l’orient et nous nous efforcerons de chercher et de définir la place et l’importance particulière de cet orient. la première question qui se pose c’est la suivante : « quel orient ? ». c’est ce qui nous invite à nous demander quels sont les orients de marguerite yourcenar, et de quelles souches intertextuelles ils sont redevables, c’est-à-dire à quels textes empruntés aux sources folkloriques, mythiques ou littéraires ils puisent. ensuite, nous nous attacherons à l’étude générique de cette œuvre singulière placée à la frontière du réel et de l’imaginaire. en annonçant le genre de l’œuvre dans le titre, il semble que marguerite yourcenar s’inscrit dans un cadre bien distingué, mais elle, à plusieurs reprises pour désigner ses récits, emploie le mot conte. que faire devant cette indécision ? comme on sait, la nouvelle entretient historiquement des liens étroits avec le genre du conte, qui se réclame de la tradition orale, et les deux formes narratives ont en partage bien des données morphologiques, dérivant de la célérité de l’énonciation qui les porte. au cours de notre recherche, nous allons dissocier ces deux genres assez proches et en même temps différents. enfin, nous nous conduirons vers une lecture narratologique de l’œuvre pour pouvoir mieux examiner sa force symbolique et sa polyvalence. pour entrer dans l’étude de chaque nouvelle, on a besoin d’un petit bagage théorique. nous allons donc rappeler certaines lois du récit. par conséquent, tout au long de ce chapitre, nous nous poserons des questions auxquelles nous nous forcerons de trouver des réponses satisfaisantes. donc pour chaque nouvelle nous tacherons de répondre à certaines questions comme : • qui raconte l’histoire ? • quel est l’ordre du récit ? les épisodes s’enchaînent dans ordre chronologique ou il y a des retours en arrière ? • comment le temps est-il traité ? • quelle est la logique de l’action ? quel est le but du héros ? l’histoire lui permet ou non de l’accomplir ? • comment sont le début et la fin de l’histoire ? • et finalement nous étudierons le rôle et le sens du titre. a la fin de notre recherche, nous essaierons d’interpréter les titres des nouvelles afin de saisir la force et la valeur symbolique de chacun d’eux. ?